Des déchets de construction difficiles à gérer
Le secteur du bâtiment figure parmi les plus gros producteurs de déchets. Dans une construction traditionnelle, chaque chantier génère son lot de chutes de matériaux, surplus inutilisés, emballages, gravats ou éléments de structure démolis. Ces déchets sont souvent hétérogènes et difficiles à trier, ce qui limite leur réutilisation.
À ce jour, une partie importante de ces déchets n’est pas valorisée, faute de filières de recyclage adaptées ou suffisamment développées. Une grande quantité finit donc en décharge ou en incinération, alors qu’elle pourrait être réemployée. Les conséquences ? Une empreinte écologique élevée, nourrie à la fois par l’extraction intensive de nouvelles matières premières et par le transport des déchets vers les sites de traitement.
La construction modulaire apporte une réponse à ce problème. Les modules étant fabriqués en usine dans des conditions industrielles contrôlées, les flux de matériaux sont optimisés et les pertes considérablement réduites. Les excédents peuvent être directement réinjectés dans le processus de production, évitant ainsi le gaspillage. Résultat : une gestion des déchets beaucoup plus rationnelle et un impact environnemental mieux maîtrisé.
Les matériaux modulaires et leurs filières de recyclage
La construction modulaire s’appuie principalement sur des matériaux standardisés et durables, choisis pour leur robustesse mais aussi pour leur potentiel de réutilisation en fin de vie.
- L’acier, omniprésent dans les structures modulaires, est l’un des matériaux les plus vertueux : il est recyclable à l’infini sans perte de qualité et dispose déjà de filières de valorisation performantes.
- Le bois, utilisé notamment pour les ossatures et les aménagements intérieurs, peut être transformé en panneaux reconstitués ou valorisé sous forme d’énergie biomasse.
- Le béton, présent dans certaines fondations, se recycle efficacement en granulats après broyage, réutilisables dans de nouvelles constructions.
- Les matériaux isolants (laine de roche, mousses synthétiques, fibres naturelles ou minérales) représentent encore un défi. Les filières de recyclage existent, mais elles sont limitées et en cours de développement.
L’un des gros atouts du modulaire réside dans sa capacité à faciliter le tri. En usine, les matériaux sont utilisés avec précision et les déchets sont déjà mieux séparés. En fin de vie, un module peut être démonté proprement, permettant une récupération des composants bien plus simple qu’après une démolition traditionnelle, où les matériaux sont souvent mélangés et donc difficilement valorisables.
Cependant, malgré ces avantages, la filière modulaire doit encore progresser pour tendre vers une logique d’économie circulaire complète :
- Améliorer la traçabilité des matériaux pour connaître la composition exacte de chaque module et faciliter leur recyclage.
- Développer des filières locales de recyclage, afin de limiter les coûts et l’empreinte carbone liés au transport des matériaux.
- Concevoir des modules encore plus simples à démonter, en privilégiant des fixations réversibles et des assemblages facilitant la séparation des composants.
- Sensibiliser l’ensemble des acteurs – collectivités, entreprises, maîtres d’ouvrage, assureurs – à l’importance du réemploi et de la valorisation des matériaux.
Ainsi, si la construction modulaire constitue déjà une avancée majeure par rapport à la filière traditionnelle, elle doit poursuivre son effort d’innovation pour devenir un véritable modèle de circularité.
Le modulaire comme levier de réemploi
Dans une logique de transition écologique, il ne suffit plus de recycler les matériaux en fin de vie : l’enjeu est désormais d’entrer dans une véritable économie circulaire. Cela implique de réduire les besoins en matières premières, de réutiliser les ressources existantes autant que possible, puis de recycler les composants lorsque leur usage initial n’est plus viable.
La construction modulaire répond parfaitement à cette approche grâce à sa souplesse d’utilisation. Contrairement au bâti traditionnel, un module peut être déplacé, démonté, reconfiguré ou reconditionné sans perte de performance. Cette caractéristique unique transforme le modulaire en un véritable levier de réemploi :
Un module de bureau peut changer de fonction : transformé en vestiaire, en salle de réunion ou même en espace médical temporaire, il continue à répondre aux besoins, mais sous une autre forme.
Une salle de classe provisoire installée dans une commune peut être transférée dans une autre ville confrontée à une hausse d’effectifs scolaires.
Une base-vie de chantier peut être entièrement reconditionnée et réutilisée sur un autre site, évitant ainsi la fabrication d’un nouveau bâtiment.
Cette logique du « plutôt que de démolir, on réutilise » prolonge considérablement la durée de vie des matériaux et limite la production de déchets. Elle permet également de réduire l’empreinte carbone associée à l’extraction, la transformation et le transport des matières premières.
En outre, le réemploi présente aussi des avantages économiques : les collectivités et entreprises peuvent optimiser leur investissement initial en donnant plusieurs vies à un même module, tout en réduisant leurs coûts liés à la gestion des déchets et aux nouvelles constructions. Ainsi, le modulaire s’inscrit dans une vision durable de la construction, où chaque élément est conçu non pas pour une seule utilisation, mais pour une trajectoire de vie multiple.
Grâce à sa conception industrialisée et à sa capacité de réemploi, le modulaire se distingue déjà comme une alternative plus durable que la construction traditionnelle. Mais pour aller plus loin, la filière doit renforcer ses pratiques de tri, de traçabilité et d’écoconception afin de devenir un modèle de circularité. Chez LOCA MS, nous croyons en cette évolution. En proposant des modules reconditionnés et réutilisables, nous contribuons à bâtir un avenir où le bâtiment modulaire s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire.



